La France pour "un pacte européen sur l’immigration"Céline Asselot, France-Info - 24 juin 2008
Mettre fin à l’afflux massif de clandestins et parvenir à une immigration "choisie et concertée" dans l’ensemble de l’Union Européenne. C’est l’objectif du "pacte" que la France vante auprès de ses partenaires. Avec plus ou moins de succès. Lampedusa. Petite île italienne, à mi-chemin entre la Sicile et la Tunisie. Le lieu où se sont échoués, l’année dernière, près de 16.500 clandestins, "probablement en provenance de Libye" selon le gouvernement italien. La porte d’entrée de l’Europe que visaient plusieurs dizaines de candidats à l’immigration, morts pendant la traversée.
Lampedusa, symbole d’une immigration qui désempare et divise l’Union Européenne. Comment répondre à l’afflux massif d’’immigrants clandestins ? Faut-il ou non pratiquer des régularisations massives ? Quand et à qui doit-on accorder le droit d’asile ?
Après d’âpres négociations, et malgré l’opposition de la gauche et des ONG, l’UE vient de se doter de normes communes pour le renvoi des sans-papiers : la "directive retour", qui encourage le départ volontaire des clandestins et prévoit des dispositions pour expulser les récalcitrants.
Une directive que la France espère voir intégrée au futur "pacte européen sur l’immigration". Ce pacte développé par Paris se donne pour but de favoriser
"une immigration choisie et concertée", qui tiendrait compte
"de la situation du marché du travail" de chaque Etat membres.
Ce que la France proposeNicolas Sarkozy espère parvenir dès octobre prochain à l’adoption de ce pacte. Les premières propositions sont attendues pour le début de l’été. Parmi elles, devraient figurer :
le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’UE. Pour cela, l’Europe devrait abadonner totalement les passeports classiques au profit des
passeports biométriques d’ici 2011.
l’établissement d’une
politique d’asile, qui prévoit de traiter les demandeurs de la même manière partout dans l’UE en définissant des critères communs
la signature obligatoire par les immigrés d’un
"contrat d’intégration" qui leur impose d’apprendre la langue et de respecter les lois de leur pays d’accueil
le
refus des régularisations massives d’immigrés illégaux (comme l’ont récemment fait l’Espagne et l’Italie)
la création d’une
"carte bleue", à l’image de la carte verte américaine, pour gérer au niveau européen les besoins d’immigration légale
l’encouragement de la conclusion d’
accords de "réadmission" des immigrés légaux par leur pays d’origine
Certains pays ont jugé les idées françaises trop dures. L’Espagne, notamment, a d’ores et déjà fait part de son opposition au "contrat d’intégration".
D’autres pays, comme la Grèce, Chypre et Malte, estiment que l’accent n’est pas suffisamment mis sur les contrôles.